Choisir entre Policier adjoint et Cadet de la République n’est pas qu’une question de goût : ce sont deux portes d’entrée différentes vers la Police nationale. Le premier vous met rapidement sur le terrain, rémunéré et immergé dans l’opérationnel, le second vous offre une année encadrée pour préparer le concours de Gardien de la Paix.
Votre décision dépendra de votre niveau actuel, de votre besoin de rémunération immédiate, de votre appétence pour l’encadrement scolaire et de votre projet à 12–24 mois. On va voir quels sont les critères à prendre en compte pour faire votre choix.
Comprendre chaque voie : statut, parcours, débouchés
Policier adjoint (PA).
Vous signez un contrat public renouvelable et intégrez rapidement un service opérationnel. Après une formation initiale en école de police, vous êtes affecté sur le terrain au sein d’unités de sécurité publique, de circulation, de police-secours ou d’appui administratif. Concrètement, vous participez à l’accueil du public, aux patrouilles, à la sécurisation d’événements, aux contrôles routiers, à la surveillance de secteurs et au soutien des enquêtes simples. L’immersion est immédiate : vous progressez par la pratique, au contact de gradés et de gardiens de la paix, tout en bénéficiant d’un accompagnement en service.
Cette voie est idéale si vous souhaitez “tester” le métier, acquérir des réflexes professionnels et construire un dossier solide en vue du concours de Gardien de la Paix (GPx). Beaucoup de PA préparent le concours pendant leur contrat, parfois via la voie interne après un an d’ancienneté. Votre expérience de terrain, vos évaluations et vos lettres de commandement deviennent alors de vrais atouts au moment de candidater à l’école de police.
Cadet de la République (CDR).
Vous entrez dans une année préparatoire encadrée, organisée en alternance entre un centre de formation (cours) et des stages en unité. L’objectif est clair : vous amener, pas à pas, au niveau attendu au concours GPx. Le cursus renforce les fondamentaux (expression écrite, culture générale, logique), structure l’entraînement sportif et vous prépare aux oraux (méthodologie, posture, motivation). Vous restez au contact du terrain via des immersions régulières, mais la priorité est la progression académique et l’appropriation des codes du concours.
Cette voie convient si vous avez besoin d’un cadre pédagogique soutenu, d’un rythme de travail balisé et d’un accompagnement constant jusqu’à l’échéance du concours. À l’issue de l’année, vous présentez le concours de gardien de la paix ; en cas de réussite, vous enchaînez sur l’école GPx. Si vous échouez, l’expérience acquise et les bases méthodologiques facilitent une nouvelle tentative, ou une réorientation vers un contrat de Policier adjoint.
Conditions d’accès et sélection.
Les deux voies exigent les prérequis classiques de la Police nationale : nationalité française, moralité et casier judiciaire compatibles, aptitude médicale et physique, et réussite des épreuves de sélection. Pour PA, la procédure met l’accent sur la motivation, l’aptitude au service et la capacité à s’intégrer rapidement en unité (tests, entretien, visite médicale, évaluation sportive selon sessions). Pour CDR, l’entrée repose davantage sur le potentiel à réussir le concours (niveau scolaire, engagement, régularité), avec des tests académiques, sportifs et un entretien de motivation. Le calendrier est généralement plus fréquent et étalé pour PA, tandis que CDR suit des ouvertures de promotions à dates fixes ; anticipez vos dossiers plusieurs mois à l’avance.

Quel est le meilleur choix selon votre profil ?
Il n’existe pas de “meilleure” voie en soi : Policier adjoint (PA) et Cadet de la République (CDR) répondent à des besoins différents. Le bon choix dépend surtout de votre horizon à 12–24 mois, de votre situation financière, de votre niveau scolaire/sportif et du type d’encadrement dont vous avez besoin pour réussir le concours de Gardien de la Paix.
En tant que Policier adjoint, l’atout majeur est l’immersion immédiate : vous travaillez vite en unité, vous êtes rémunéré et vous capitalisez une expérience terrain crédible (patrouilles, accueil, sécurisation, appui aux enquêtes). Cette réalité opérationnelle développe vos réflexes et votre maturité professionnelle, atouts décisifs pour la suite. En contrepartie, le rythme de service (horaires décalés, imprévus) peut rendre la préparation du concours GPx plus exigeante. L’encadrement pédagogique est moindre et vous devrez être autonome pour réviser régulièrement. Sans discipline, on peut “repousser” le concours et perdre du temps.
Le profil qui gagne en tant que PA : vous avez besoin d’une rémunération rapide, vous souhaitez valider votre appétence pour le terrain, vous êtes à l’aise avec la hiérarchie et le collectif, et vous savez travailler en autonomie pour préparer les écrits, l’oral et le sport en parallèle. Vous acceptez la mobilité et un quotidien varié, parfois éprouvant, en échange d’un apprentissage accéléré du métier.
En tant que Cadet de la République, l’avantage clé est le cadre pédagogique structurant : une année rythmée par cours, entraînements sportifs et mises en situation, avec un suivi régulier pour combler les lacunes (expression écrite, culture, logique) et se préparer finement à l’oral. Vous conservez un lien au terrain via des stages, mais l’objectif prioritaire reste la réussite du concours GPx. Les limites : une rémunération/indemnisation plus limitée qu’en PA et un tempo scolaire qui peut frustrer ceux qui veulent être immédiatement au cœur de l’action.
Le profil qui gagne en tant que CDR : vous avez besoin d’un accompagnement serré, d’objectifs hebdomadaires, d’une progression méthodique et d’un collectif qui vous tire vers le haut. Vous visez la titularisation rapide en Gardien de la Paix et vous êtes prêt à différer l’immersion totale pour maximiser vos chances dès la première session de concours.
Cas particuliers. En reconversion avec un niveau scolaire fragilisé, CDR vous offre une remise à niveau. Si vous avez une contrainte financière immédiate ou familiale, PA offre un revenu et une expérience valorisable.
Enfin, si vous hésitez encore, fiez-vous à ces repères personnels : avez-vous besoin d’autonomie ou d’encadrement ? Votre priorité est-elle le terrain tout de suite ou la réussite du concours au plus court ? Vos ressources financières permettent-elles une année plus scolaire, ou non ? Répondre franchement à ces questions vous amène naturellement vers la bonne voie.
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